my travel project cambodge 2014

Et un jour, j’ai eu envie de rentrer.

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Contradictoire de voir un tel titre sur un blog voyage, non ? On s’attend plus à l’inverse, à lire quelque chose sur l’envie de partir, de se dépayser, et de se couper de sa routine.

envie de rentrer my travel project

À vrai dire, je n’ai pas vraiment eu envie de rentrer, je pense plutôt que j’en avais besoin. Le jour où j’ai ressenti cette nécessité m’a marquée. En effet, c’est la première fois que j’ai eu ce sentiment depuis que j’ai découvert ma passion pour le voyage. Pourtant, le blues du voyageur est un mal assez répandu, rien de bien méchant et qui passe plutôt vite.

Mais ce qui m’a marqué, c’est d’avoir mon premier blues du voyage au Canada. Un pays occidental, avec une culture relativement proche de la France. Alors qu’après quelques voyages en Asie, je n’avais jamais ressenti cela.

Pourquoi au Canada ?

Honnêtement je ne sais pas. Pourtant, aussi bizarre que cela puisse paraître, j’ai véritablement eu un choc culturel dans ce pays. Au début, parce qu’on ne me comprenait pas. En anglais aucun problème, mais en français, avec les québécois et les franco-ontariens. Quelle horreur de parler la même langue et de ne pas se comprendre ! Et quelle richesse en même temps, de découvrir cette culture qui est bien plus différente de la nôtre qu’il n’y paraît.

my travel project toronto 2014

Ne pas réussir à se faire comprendre dans sa propre langue, c’est dur. C’est l’une des seules choses qui nous rattache encore à notre pays, mais malgré tout ça ne passe pas. Mon premier blues de voyage est arrivé comme ça, par la lassitude de devoir parler ma langue, mais sans avoir l’impression que ce soit la mienne. Chaque mot change, et qu’il faut s’adapter. Et dieu sait que beaucoup de mots changent quand on vient au Canada !
J’ai aussi eu envie de retrouver une routine. Non pas que je n’en ai pas ici. Vu que j’habite au Canada, j’ai forcément un quotidien un peu répétitif parfois. Mais je sais que j’habite ici pour une période limitée. Et se dire qu’on vit quelque part de manière temporaire m’a vraiment donné l’impression que je ne pouvais pas m’installer et profiter pleinement. J’avais un besoin de m’installer pour de vrai, de ne pas avoir l’impression de vivre version camping.

Et pourtant, j’adore voyager et partir en sac à dos. Mais l’expatriation, c’est différent, on sait qu’on va vivre dans un autre pays, et il existe une différence entre vivre et voyager. Je vis au Canada, je n’y voyage pas. Et quand on habite quelque part, on a besoin de repères. Et là, je n’ai plus assez de repères, qui me disent que oui je suis bien chez moi.
J’ai toujours voulu partir vivre à l’étranger, et j’ai finalement rendu cela possible en déménageant ici en août 2014. C’est un rêve que beaucoup de personnes ont en commun, de vivre entièrement dans une autre culture, parce qu’on veut se détacher de la sienne pour voir d’autres horizons. Mais au final, après 7 mois d’expatriation, je me suis rendue compte en ayant envie de rentrer qu’on ne se détache jamais complètement. Après tout, comme on dit, « There is no place like home ».

Je considérerais toujours mon année d’expatriation comme l’une des expériences les plus enrichissantes de ma vie, et qui aura à coup sûr changé ma vision sur pas mal de choses. C’est une expérience incroyable que je recommande à tout le monde. Mais ce que j’ai toujours appréhendé dans l’expatriation et dans mon échange universitaire, c’est le retour, le retour « à la vie normale ». Je ne savais pas comment j’allais réagir face à mon ancien quotidien, le fait de se réhabituer en quelque sorte à des habitudes françaises que j’avais peu à peu perdues. C’est une question difficile à aborder, car comme tout bon voyageur, on ne veut jamais penser au retour.

Mais hier, j’y ai pensé. Dans exactement 3 semaines je terminerai mon expérience canadienne pour revenir à ma vie française. Et mon envie de rentrer à quelques semaines de mon retour m’a appris une chose : que si l’on est toujours heureux de partir, on ne peut jamais être complètement malheureux de rentrer.

Et si un jour je regrette mon retour en France, ce sera pour mieux me souvenir de ma vie canadienne.

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