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Mon ascension du Kilimandjaro par la voie Lemosho

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En Février 2022, je suis partie direction la Tanzanie pour faire l’ascension du Kilimandjaro. C’est un projet que j’avais déjà en tête depuis un bon bout de temps. En effet, mon père a lui aussi fait l’ascension du Kilimandjaro, la première fois à 27 ans. Mon objectif était donc de faire cette même ascension, au même âge.
J’ai décidé d’emprunter la voie Lemosho pour tenter d’atteindre le sommet du Kilimandjaro. Cette voie permet une ascension en 8 jours, et donc statistiquement une meilleure acclimatation à l’altitude.

Et donc, le 20 Février 2022, commençait mon ascension du Kilimandjaro.

Sommaire

Lemosho Gate – Mti Mkubwa Camp
Mti Mkubwa Camp – Shira I Camp
Shira I Camp – Moir Hut
Moir Hut – Barranco Camp
Barranco Camp – Karanga Camp
Karanga Camp – Kosovo Camp
Kosovo Camp – Uhuru Peak – Mweka Camp
Mweka Camp – Mweka Gate

Jour 1 : Lemosho Gate – Mti Mkubwa Camp

La première journée a plutôt été facile : mais le démarrage a été long. Après un briefing le matin avec les guides et le reste de l’équipe, il était temps de partir en minibus direction le Lemosho Gate, c’est-à-dire le point de départ de l’ascension du Kilimandjaro. L’attente est un peu longue. En effet, il faut le temps de peser tous les sacs, s’assurer qu’ils soient conformes pour les porteurs.
Résultat, on attend bien 2 heures au Lemosho Gate, temps pendant lequel on déjeune avec les lunch boxes bien garnies apportées par les guides. On en profite pour apprendre à se connaître : je suis la seule femme d’un groupe de 11… 10 hommes avec moi pour les 8 prochains jours, sans compter les guides et les porteurs !

jour 1 ascension kilimandjaro moshi

Enfin, vers 14h30, on commence enfin la randonnée vers le premier camp, Mti Mkubwa Camp. On nous annonce 3 heures de marche dans la forêt tropicale. Ce qui est assez bizarre, c’est la vitesse à laquelle on avance : pole pole, comme disent les tanzaniens ! On marche relativement lentement, pour s’habituer dès maintenant à cette vitesse en vue de l’acclimatation à l’altitude dans les prochains jours. La nature autour est magnifique : des arbres luxuriants, on observe même quelques singes et des oiseaux !

jour 1 kilimandjaro voie lemosho
premier jour ascension kilimandjaro

Vers 17h, on arrive au camp. Les tentes sont déjà montées, le goûter est même prêt avec du popcorn, des chips et du thé !
Le soir, c’est un peu le rush. Il faut préparer son sac pour le lendemain, son sac de trek, et s’assurer de pouvoir tout boucler rapidement le lendemain matin au réveil. Un peu stressant. Cette première nuit, j’ai eu un peu de mal à dormir : j’ai du dormir 2h avant minuit, puis par à-coups.

mti mkubwa camp voie lemosho

Jour 2 : Mti Mkubwa Camp – Shira I Camp

Pour ce deuxième jour, le réveil est à 6 heures du matin. Pour ce premier petit-déjeuner au camp, c’est clairement beaucoup plus copieux que ce que j’imaginais : fruits, gâteaux, du porridge, des saucisses et de l’omelette.
Après le petit-déjeuner, c’est l’heure du health check. On nous mesure le taux d’oxygène dans le sang et notre BPM avec un oxymètre. À 7h20, c’est le départ : on commence d’abord la randonnée sur un chemin tracé dans la forêt tropicale. Après environ 1h30 de marche, on quitte la forêt tropicale pour rentrer dans un nouveau climat : le moorland, soit de la lande avec uniquement des bushes.

moorland kilimandjaro voie lemosho jour 2
my travel project ascension kilimandjaro tanzanie

La montée est assez raide : on doit enjamber pas mal de pierres, dont certaines dégringolent sous nos pieds. Je me rends compte qu’il est aussi difficile de reprendre mon souffle. On gagne de l’altitude, et l’oxygène dans l’air se fait plus rare. Le soleil commence aussi à taper, et je n’échappe d’ailleurs pas aux coups de soleil…
La majorité de la randonné se fera en ascension, jusqu’à une crète. Ensuite, le reste de la randonnée jusqu’à Shira I Camp se fait sur du plat. Et on peut d’ailleurs enfin voir le sommet du Kilimandjaro… la vue depuis la tente le soir est vraiment dingue !

tente camp shira I kilimandjaro
vue camp shira I tanzanie

Après 5 heures de marche et une altitude plus élevée, je suis plus fatiguée aujourd’hui qu’hier. Je dois penser à boire davantage d’eau : je ne bois pas assez pendant la marche. Après une toilette rapide avec la bassine d’eau chaude, c’est l’heure du snack, puis du briefing et du health check du soir.
Avant le dîner, le coucher de soleil sur le Kilimandjaro était magnifique.

vue sommet du kilimandjaro

Jour 3 : Shira I Camp – Moir Hut

Cette troisième journée a été extrêmement compliquée.
Après un départ à 7h20 dans la brume, le temps s’est rapidement dégradé. La pluie a commencé à tomber, puis à s’arrêter, puis à recommencer. Finalement, la pluie a ensuite décidé de s’installer pour de bon, et ne s’est pas arrêtée jusqu’à l’arrivée au camp : soit pendant 5 heures de marche. Ce qui m’a vraiment fait peur, c’est d’entendre de l’orage au loin. Quand on dort littéralement dehors pendant une semaine, c’est loin d’être rassurant.

À 12h30, on arrive enfin au camp pour le déjeuner : des hamburgers. Des hamburgers à 3600 mètres d’altitude ! J’ai fait un semblant de sieste jusqu’à 14h30, et j’ai honnêtement eu un coup de mou. La pluie m’a vraiment mis un coup au moral, et je me suis complètement remise en question. La pluie, le vent et le froid me font peur, parce que ça rend l’ascension encore plus difficile que ce qu’elle va déjà devenir au fil des jours.

moir hut camp kilimandjaro

À 15h30, c’est l’heure de la cérémonie des porteurs. Avec des chants et des danses, les porteurs se présentent et nous donnent tous leur prénom. Ils sont 34 au total, pour notre groupe de 11 personnes. J’ai trouvé ça assez émouvant, car littéralement, sans eux… il nous serait impossible de faire l’ascension. Ils ont tous les sourire, portent deux ou trois fois le poids que nous on porte la journée, et ne se plaignent jamais.

cérémonie des porteurs kilimandjaro

Jour 4 : Moir Hut – Barranco Camp

Cette quatrième journée est assez chargée : on commence avec une randonnée jusqu’à 4600 mètres d’altitude, à Lava Tower. Pendant la montée, cela devient vraiment difficile de trouver son souffle. Résultat, arrivés à 4600 mètres, je me retrouve avec un mal de tête carabiné. Le climat est très changeant. Après du froid et de la grêle, c’est la pluie qui arrive, suivi d’un grand soleil à l’arrivée à Lava Tower.

lava tower kilimandjaro
panneau lava tower kilimandjaro

On déjeune à Lava Tower, et je suis encore choquée de la nourriture. Comment est-il possible de cuisiner un poulet frites à 4600 mètres d’altitude ?! Ca nous a vraiment requinqué avant d’amorcer la redescente vers Barranco Camp.

Quelque chose dont on ne se doutait pas, c’est du dénivelé positif mais aussi négatif chaque jour. En effet, aucun de nous n’avait eu des informations à ce sujet, mis à part l’altitude de départ et d’arrivée de chaque journée. La redescente est donc difficile, car on enchaîne beaucoup de montées et de descentes qui fatigue les jambes. Le terrain est glissant, avec des pierres lâches. Il faut se le dire aussi : trouver un endroit pour aller aux toilettes est quasiment impossible sur cette partie de la randonnée.

On arrive finalement enfin au Barranco Camp : je découvre l’immensité du Barranco Wall, prévu pour le lendemain. Honnêtement, je commence à stresser.

camp de barranco kilimandjaro
vue barranco camp
vue vallée barranco camp

Jour 5 : Barranco Camp – Karanga Camp

On commence cette cinquième journée avec la fameuse épreuve du Barranco Wall. Littéralement, c’est un mur de 300 mètres de dénivelé positif, qu’il faut attaquer dès le matin pour ensuite continuer la randonnée vers Karanga Camp.
Pour passer le Barranco Wall, les guides nous conseillent de ranger nos bâtons de randonnées
. Ils sont inutiles étant donné la condition du sentier, qui demande à ce qu’on utilise plutôt nos mains et le poids du corps pour se frayer un chemin. Je stresse un peu, parce que j’ai l’impression que le sentier est assez étroit : ce qui signifie, se retrouver juste à côté du vide. En plus, le chemin est bien emprunté, étant donné que les participants de la voie Machamé passent également le Barranco Wall (en plus, bien évidemment, des guides et des porteurs).
Finalement,
ce fameux mur est plus impressionnant qu’il n’y paraît. On doit bien sûr pousser sur ses pieds pour se hisser au dessus de certaines pierres, et écouter son guide pour savoir quand et où faire ses inversions de pieds. Une fois passée la Kissing Rock, le sentier redevient plus “classique”, et il est de nouveau l’heure de sortir ses bâtons de randonnée.

route karanga camp

On fait donc une pause en haut du Barranco Wall. Encore une fois, on se retrouve la tête dans les nuages, qui avancent à une vitesse assez folle. Une fois la pause terminée, on continue notre route jusqu’à Karanga Camp.
Pendant l’après-midi, j’ai fait la sieste la plus réparatrice que j’ai du faire de ma vie (en tout cas, je l’ai ressenti comme ça). On a ensuite dîné avec le reste du groupe, où j’ai joué l’interprète pour les canadiens anglophones qui ne parlent pas français.

karanga camp kilimandjaro
tente kilimandjaro voie lemosho tanzanie

Jour 6 : Karanga Camp – Kosovo Camp

Ce matin-là, la journée s’annonce assez longue : 800 de dénivelé positif au programme. Mais enfin, après plusieurs jours de temps très changeant, le soleil pointe le bout de son nez ! Et il n’est pas parti pendant toute la randonnée, qui durait 5 heures en tout.
Si le programme originel était d’aller jusqu’au camp de base, soit Karanga Camp, c’est finalement jusqu’à Kosovo Camp que nous allons nous rendre. Kosovo Camp se situe à 200 mètres d’altitude supplémentaire par rapport à Karanga Camp, soit à 4800 mètres.

kosovo camp tentes kilimandjaro
intérieur tente ascension

La journée n’est pas difficile, mis à part l’altitude qui reste toujours un défi. Le dîner est prévu à 17h, puis coucher à 18h avant l’ascension finale. Je ne vais mentir, je suis stressée. Surtout que le vent est particulièrement fort au camp, la tente bouge dans tous les sens. J’ai d’ailleurs pas vraiment dormi entre 18h et 23h.

Jour 7 : Kosovo Camp – Uhuru Peak – Mweka Camp

Réveil à 23h20, petit-déjeuner à 23h30. Je mange à peine (ce qui chez moi, est plus qu’inhabituel) pour le petit-déjeuner. Je ne me sens pas stressée, mais je pense juste au sommet. Est-ce que je vais y arriver ? Que faire si je me sens mal ? Est-ce que le vent va s’arrêter à un moment ?

À minuit, c’est l’heure du départ. On part à pas d’escargots, dans le noir complet, à la frontale, et avec un vent à l’horizontale qui nous refroidit beaucoup plus que ce que l’on pensait. Les 5 prochaines heures se sont passées ainsi. Avec une très brève pause toutes les 45 minutes et sans montre, cette période m’a semblé si longue et à la fois si courte. À un moment, je ne pouvais plus boire d’eau. En effet, le tuyau de mon camelback avait gelé, même si j’avais veillé à souffler dedans pour renvoyer l’eau dans le camelback.

Pendant ces 5 heures de marche, j’ai fait en sorte de balader mes pensées sur n’importe quel sujet, sauf sur le fait que j’essayais de monter en haut du Kilimandjaro. J’ai pensé à ma prochaine vidéo, à une de mes amies qui devait sûrement avoir accouché, au safari que j’allais faire ensuite. J’ai aussi fait des “auto check-ups” avec moi-même, pour voir comment je réagissais à l’altitude : est-ce que j’ai mal à la tête, est-ce que c’est normal ou pas supportable, comment est-ce que je respire, est-ce que j’ai l’impression de manquer d’air, etc.
Après 5 heures de marche, on arrive enfin au premier point, le bord du cratère : Stella Point, à 5756 mètres d’altitude. Première étape passée, je commence à pleurer de soulagement. Cela me redonne un boost pour attaquer la dernière heure qu’il nous reste jusqu’au point culminant du Kilimandjaro, Uhuru Peak.

stella point panneau kilimandjaro
Stella Point, à 7 heures du matin au moment de la redescente vers le camp de base

Une heure plus tard, à 6 heures du matin, avec les premières lueurs du lever du soleil, j’arrive enfin à Uhuru Peak, le 26 Février 2022. J’avais enfin réussi ce que je voulais faire : faire l’ascension du Kilimandjaro, à 27 ans, comme mon père au même âge en 1987. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, de soulagement, de joie.
Ce qui est bizarre, c’est qu’une fois arrivée, on se dit “Déjà ?”. Quand on y a pensé si souvent pendant presque un an et demi, et après 7 jours d’ascension, le fait de rester une vingtaine de minutes au sommet semble si ridicule. Et en même temps, le froid est tellement mordant qu’il n’est juste pas possible de rester plus longtemps au sommet. Mais cela reste pour moi un souvenir inoubliable.

my travel project kilimandjaro uhuru peak
uhuru peak tanzanie
lever de soleil uhuru peak

On amorce alors la redescente vers le camp de base, pour une petite sieste bien méritée. Après la sieste et le déjeuner, on continue la descente jusqu’au dernier camp : Mweka Camp, situé à 3100 mètres d’altitude.

Jour 8 : Mweka Camp – Mweka Gate

Cette dernière nuit sous la tente a été particulièrement réparatrice. Le fait de dormir à 2000 mètres de moins que la veille a clairement aidé ! Par contre, je prends de plein fouet le contrecoup de la descente de la veille : j’ai des courbatures comme j’en ai rarement eu dans ma vie, et le fait de devoir encore descendre pendant 3 ou 4 heures ne m’enchante pas plus que ça vu les douleurs dans mes cuisses.

Cependant, la descente est plus douce que la veille : on redescend dans la forêt tropicale qui est magnifique, à voir des oiseaux et même quelques singes. On sent qu’on respire mieux, et l’air commence à avoir une odeur de plante et d’humidité que je n’avais pas senti depuis plusieurs jours.
Après environ 4 heures de descente, on arrive enfin à Mweka Gate : c’est la fin de l’ascension du Kilimandjaro.

plante mweka camp
mweka camp dernier jour

Cette expérience a été aussi incroyable que difficile, et aussi longue qu’elle a été courte. Elle a été mémorable, et le Kilimandjaro restera à jamais une des expériences les plus mémorables de ma vie.

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