my travel projet street art rio de janeiro

Vivre au BrĂ©sil : mon honnĂȘte expĂ©rience

*Certains liens prĂ©sents dans cet article peuvent ĂȘtre des liens affiliĂ©s. Ces liens affiliĂ©s me permettent de gagner une commission et donc de continuer Ă  faire vivre ce blog. Pour toi, ça ne change rien !

 

En 2017, je suis partie vivre pendant un an au BrĂ©sil. C’était la premiĂšre fois que je partais en AmĂ©rique du Sud, pour y voyager comme pour y vivre. Vivre dans le plus grand pays d’AmĂ©rique du Sud a Ă©tĂ© une expĂ©rience extrĂȘmement enrichissante, mais cela a aussi Ă©tĂ© une expĂ©rience Ă©prouvante par moments. Je trouve qu’il est souvent assez mal vu de parler de ses mauvaises expĂ©riences en termes de voyage ou d’expĂ©riences Ă  l’étranger. En effet, il y a toujours des gens pour vouloir discrĂ©diter notre ressenti.
Mais le fait est que mon expĂ©rience au BrĂ©sil a Ă©tĂ© mitigĂ©e. J’en ai parlĂ© directement Ă  la fin de mon annĂ©e lĂ -bas, et donc avec peu de recul.

Cela fait maintenant 3 ans que j’ai quittĂ© le BrĂ©sil. MĂȘme si je garde bien Ă©videmment des bons souvenirs de cette expĂ©rience, elle me laisse aussi un souvenir amer par certains aspects. Et je trouvais qu’il Ă©tait important d’en parler.

Sommaire

Avant mon départ au Brésil
Mes premiers mois au Brésil
La remise en question, et le rejet
Mon voyage dans le nord du Brésil : le deuxiÚme choc culturel
Les derniers mois de mon expérience
Ma conclusion de cette année au Brésil

DISCLAIMER
– Cet article est juste mon avis personnel du fait de mon expĂ©rience.
– J’essaye le plus possible de ne pas faire de gĂ©nĂ©ralitĂ©s dans cette vidĂ©o. Si tu as l’impression que c’est le cas, alors ce n’était pas mon intention.
– Je tire malgrĂ© tout des leçons positives de cette expĂ©rience, et n’incrimine personne concernant mon expĂ©rience au BrĂ©sil.

Avant mon départ au Brésil

Je dois tout de mĂȘme avouer que certaines choses relĂšvent de ma responsabilitĂ©. Tout d’abord, je n’avais jamais envisagĂ© une seule fois dans ma vie venir vivre au BrĂ©sil. Je n’étais pas contre l’idĂ©e de partir y vivre, mais je n’avais jamais eu l’idĂ©e auparavant. Ainsi, je me suis renseignĂ©e sur le BrĂ©sil et sur la ville oĂč j’allais habiter, mais sans plus.
Egalement, vu que je partais m’installer Ă  Curitiba (qui est loin d’ĂȘtre la plus grande ville du BrĂ©sil), j’ai trouvĂ© trĂšs peu de contenus et d’avis sur la ville. Ainsi, je pense que je n’ai peut-ĂȘtre pas fait suffisamment de recherches sur la ville et la rĂ©gion oĂč j’allais vivre avant de partir.

Mes premiers mois au Brésil

Je suis donc arrivĂ©e en novembre 2017. Je me suis installĂ©e Ă  Curitiba, car j’avais une opportunitĂ© de travail lĂ  bas.

Mes 4-5 premiers mois au BrĂ©sil ont Ă©tĂ© honnĂȘtement assez compliquĂ©s : je ne parlais pas portugais. MalgrĂ© toute ma bonne volontĂ© pour apprendre, il faut se rendre Ă  l’évidence : on n’apprend pas une langue en 5 jours.
Et cette mĂ©connaissance de la langue m’a directement fait dĂ©faut. Je me suis en fait heurtĂ© Ă  une froideur et Ă  un rejet qui m’a vraiment dĂ©rangĂ©e. DĂšs qu’on se rendait compte que je ne parlais pas portugais, la conversation s’arrĂȘtait directement. Et cela m’est arrivĂ© dans des situations aussi diverses que pour payer mes courses au supermarchĂ©, que pour ouvrir un compte Ă  la banque, ou pour payer mon billet de bus. Je me suis retrouvĂ©e face Ă  un certain mĂ©pris qui a Ă©tĂ© dur Ă  vivre, du fait que je ne parlais pas portugais. Cela m’a bloquĂ©e pour pas mal de situations. Par exemple, je n’ai pas pu ouvrir de compte en banque. En effet, la personne responsable de mon dossier Ă  la banque n’a fait aucun effort pour communiquer avec moi, alors que je me dĂ©battais tant bien que mal pour communiquer en portugais.

point de vue sao paulo

De ce fait, je n’avais pas l’impression d’ĂȘtre au BrĂ©sil. Tout ce qu’on avait toujours pu me dire sur le BrĂ©sil (y compris de la bouche d’une franco-brĂ©silienne) se sont rĂ©vĂ©lĂ©es fausses : la chaleur, la sociabilitĂ©, l’accueil des brĂ©siliens. Pendant mes premiers mois, je n’ai pas connu ça. Je me suis demandĂ©e pas mal de fois si d’ailleurs, le problĂšme venait pas de moi.

En fait, je n’arrivais pas Ă  comprendre l’engouement autour de ce pays quand moi, je me retrouvais face Ă  une froideur brĂ©silienne Ă  laquelle je ne m’attendais pas.

La remise en question, et le rejet

Au bout de 5 mois environ, je parlais dĂ©jĂ  mieux portugais. Je me dĂ©brouillais dans la vie de tous les jours en portugais sans souci (ou presque), je m’étais habituĂ©e Ă  la culture, et j’avais un quotidien bien rĂŽdĂ©. Vu que je parlais mieux portugais, je pensais que mes mauvaises impressions des premiers mois allaient se dissiper, et que j’allais pouvoir plus facilement tisser des liens avec des brĂ©siliens, et me faire des amis.

Cela a été le cas
 mais pas complÚtement non plus.

my travel project vue rio de janeiro

Ma remise en question sur mon expérience

Tout d’abord, il y a commencĂ© Ă  avoir une certaine remise en question : est-ce que c’était moi le problĂšme ? Est-ce que je n’avais pas appris le portugais assez vite ? Est-ce que j’ai adoptĂ© des traits culturels qui sont mal perçus au BrĂ©sil ? J’ai commencĂ© Ă  me poser toutes sortes des questions, en me demandant comment cela se faisait que je n’arrivais Ă  me sentir bien dans ce pays, quand tout le monde autour de moi semblait l’adorer, s’y intĂ©grer parfaitement et ne voulait plus en repartir.
Pour moi, au bout de 5 mois, c’était dĂ©jĂ  clair : je savais dĂ©jĂ  que je ne passais qu’un an ici, du fait de mon visa. Mais si j’avais eu le choix de rester plus longtemps par exemple, j’aurai refusĂ©.

Une certaine forme de rejet

Bien Ă©videmment, j’ai trouvĂ© ça dommage d’avoir cette impression du pays aprĂšs seulement quelques mois. J’ai eu un sentiment amer, et je pense honnĂȘtement avoir vĂ©cu le syndrome de Paris en m’imaginant une image idĂ©alisĂ©e du BrĂ©sil (Ă  moindre mesure par rapport Ă  la dĂ©finition-mĂȘme du syndrome de Paris). Entre l’image d’un pays social, chaleureux, solaire, qui vit pour la danse, la fĂȘte, et le ressenti que j’ai eu
 c’est un fossĂ©. En fait, Ă  un moment donnĂ©, aprĂšs 5 mois Ă  chercher pourquoi ça ne fonctionnait pas pour moi, j’ai eu besoin de m’expliquer pourquoi je ressentais cela.

Je m’étais donc rĂ©signĂ©e. Le problĂšme venait de moi, je ne savais pas encore quoi, mais cela devait venir de moi. Je me suis donc dit que j’allais profiter du reste de mon expĂ©rience en essayant d’amĂ©liorer mon niveau de portugais, de voyager dans les diffĂ©rentes rĂ©gions du BrĂ©sil, et que je voulais repartir en ayant l’impression d’avoir profitĂ© de mon expĂ©rience jusqu’au bout et d’avoir vu tout ce que je voulais voir.

my travel project morretes brésil

Mon voyage dans le nord du Brésil : le deuxiÚme choc culturel

Au mois de Juillet 2018, je pars pour deux semaines dans le nord du BrĂ©sil. C’était mon premier voyage tout au nord du BrĂ©sil, moi qui habitait donc Ă  Curitiba, tout au Sud.
Sans le savoir, j’allais vivre mon deuxiĂšme choc culturel au BrĂ©sil. En effet, on m’avait dit que le nord Ă©tait trĂšs diffĂ©rent du sud. NĂ©anmoins, je pensais que cette diffĂ©rence Ă©tait au niveau des paysages et au niveau gastronomique.

Mais mon choc culturel s’est fait au niveau de l’accueil des brĂ©siliens. Celui-ci a Ă©tĂ© tellement diffĂ©rent de ce que j’avais connu dans le sud du pays ou depuis mon arrivĂ©e. J’ai rencontrĂ© des brĂ©siliens pendant ce voyage qui ne parlaient pas un mot d’anglais, et qui contrairement Ă  mes premiĂšres impressions en arrivant en novembre, ne se sont pas tout fermĂ©s quand ils comprenaient que mon portugais n’était pas parfait. Au contraire : cela a donnĂ© lieu Ă  des conversation magiques, des rencontres superbes. J’ai en fait, pendant ce voyage de deux semaines dans le nord du BrĂ©sil, compris ce que tant de personnes avaient voulu m’expliquer sur l’accueil et la sociabilitĂ© des brĂ©siliens. Sauf que ce sentiment, je l’ai dĂ©couvert uniquement 8 mois aprĂšs mon arrivĂ©e, et Ă  3000 km au nord de lĂ  oĂč j’habitais.

my travel project brésil

Quand je suis revenue Ă  Curitiba aprĂšs ce voyage de deux semaines, mon impression sur le BrĂ©sil Ă©tait plus nuancĂ©e. C’est vraiment en voyageant Ă  l’autre bout du pays que je me suis rendue compte que le BrĂ©sil, ce n’est pas qu’un seul pays. C’est plusieurs pays en mĂȘme temps, avec plusieurs influences culturelles, Ă©tats d’esprit, cultures, influences historiques.
Ce que j’avais vĂ©cu donc mes premiers mois, n’était pas reprĂ©sentatif du BrĂ©sil. NĂ©anmoins, j’ai du me rendre Ă  l’évidence que mon expĂ©rience Ă©tait reprĂ©sentative de mon BrĂ©sil : celui oĂč j’ai vĂ©cu, dans la rĂ©gion sud, lĂ  oĂč j’étais.

Les derniers mois de mon expérience

Du mois de juillet jusqu’à mon dĂ©part en novembre, j’ai rĂ©ussi Ă  crĂ©er lentement des amitiĂ©s avec des brĂ©siliens. Mon amĂ©lioration en portugais a trĂšs nĂ©cessairement aidĂ©, bien sĂ»r, mais ces liens se sont tissĂ©s trĂšs lentement.
Mais au fur et Ă  mesure des mois, ces personnes m’ont fait aimer le BrĂ©sil : lentement, mais sĂ»rement. Peut-ĂȘtre que dans mes premiers moments, je n’ai rencontrĂ© que les mauvaises personnes : honnĂȘtement, je ne sais pas.

En fait, je me suis rendue compte que ma rĂ©alitĂ© au BrĂ©sil, n’est pas nĂ©cessairement celle des autres. J’ai adorĂ© la ville de Curitiba. NĂ©anmoins, vivre lĂ -bas est drastiquement diffĂ©rent que de vivre Ă  Rio, BelĂ©m ou Manaus, et inversement. Le BrĂ©sil est un pays trop Ă©norme pour ĂȘtre rĂ©duit Ă  une seule culture, et une seule « mentalitĂ© brĂ©silienne » : et je l’ai appris Ă  mes dĂ©pens.
Nombreux sont ceux et celles que j’ai pu rencontrer qui m’ont dit que mon expĂ©rience Ă©tait « normale » parce que j’habitais dans le sud du BrĂ©sil. Et pendant de nombreux mois, je ne comprenais pas du tout pourquoi on me disait ça !

Mon constat sur mon expérience

my travel project ilha do mel parana

C’est aprĂšs mon voyage dans le nord que je l’ai compris : le sud du BrĂ©sil est une rĂ©gion oĂč ses habitants sont froids et distants. Pour la plupart. Et mĂȘme si au cours de mon expĂ©rience, j’ai pu rencontrer et apprĂ©cier de nombreuses personnes incroyables, j’ai malheureusement gardĂ© ce souvenir de mes premiers mois, un peu difficile et qui malgrĂ© tout, ne rĂ©ussira pas Ă  s’effacer.

Est-ce que c’est grave ? Je ne pense pas. J’ai malgrĂ© tout apprĂ©ciĂ© mon expĂ©rience au BrĂ©sil. J’ai apprĂ©ciĂ© dĂ©couvrir cette culture, ces paysages, expĂ©rimenter la nourriture, visiter
 cela n’enlĂšve rien Ă  tout ça.

Mais cela m’a dĂ©montrĂ© que certaines personnes (moi) ne sont pas faites pour habiter dans certains pays (le BrĂ©sil). Ou tout du moins, pas sur du long terme. Encore une fois, est-ce que c’est grave ? Non, toujours pas selon moi. AprĂšs tout, il faut de tout pour faire un monde 🙂

Ma conclusion de cette année au Brésil

Difficile de rĂ©sumer une annĂ©e aussi riche en Ă©motions en seulement quelques phrases ! Mais l’une des premiĂšres choses que je retiens de cette annĂ©e, est de ne pas se fier aux clichĂ©s ou aux expĂ©riences d’autrui. Dans mon cas, les clichĂ©s et expĂ©riences de suns et des autres ont Ă©tĂ© aux antipodes de ce que j’ai pu vivre ou ressentir.

J’ai aussi compris que je ne pouvais pas me sentir bien partout. Moi qui pensais vraiment, avant cette expĂ©rience, avoir cette capacitĂ© d’adaptation presque illimitĂ©e). Certains endroits me correspondent moins, et je corresponds moins Ă  certains endroits. Ce n’est pas grave, c’est juste une rĂ©alitĂ© que je connais dĂ©sormais et que j’accepte.

Enfin, j’ai appris que j’aimais le BrĂ©sil. J’aime sa culture, ses paysages, j’aime la passion des brĂ©siliens pour certains sujets. Est-ce que j’ai aimĂ© le BrĂ©sil dĂšs le dĂ©but ? Non. Est-ce que je me reverrais y vivre un jour ? Non, ou dans un contexte diffĂ©rent peut-ĂȘtre. Mais j’ai appris Ă  aimer le BrĂ©sil.

Enfin, je ne regrette pas cette expĂ©rience. Toute expĂ©rience permet d’en tirer des enseignements, et je suis tout de mĂȘme contente de mon expĂ©rience au BrĂ©sil. Cela m’a appris, dans les bons come dans les mauvais moments, beaucoup de choses.

corcovado rio de janeiro

As-tu dĂ©jĂ  vĂ©cu une expĂ©rience de voyage ou de vie Ă  l’étranger mitigĂ©e ? Dans quel pays Ă©tais-tu ?

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.