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L’humanitaire est un mot qui est souvent utilisé à tort et à travers : on l’utilise généralement pour parler de volontariat, et parfois malheureusement de volontourisme, ce qui est bien loin de la définition initiale du terme.
Quand j’ai commencé à voyager, j’ai eu l’opportunité de partir en volontariat au Vietnam, pendant une durée de trois semaines. À l’époque et du haut de mes 19 ans, je me suis jetée sur cette occasion sans me questionner sur le bien fondé de ma démarche, ou sur l’impact que j’allais avoir sur place. Et sans recul et avec bien moins d’expérience sur le sujet, je suis partie faire ce volontariat sans me poser d’autres questions.
Cependant, avec plus d’expérience dans le domaine associatif et quelques années plus tard, j’ai pu me rendre compte que ce volontariat n’avait pas été bénéfique. Dans cet article, je te partage donc mon expérience du volontariat, les leçons que j’en ai tirées et surtout mes conseils pour voyager autrement, de manière plus responsable et avec de bonnes intentions.
Sommaire
Mon expérience de volontariat : le contexte
Mon projet de volontariat au Vietnam
Mn bilan de cette expérience
Quelles actions mener ?
Mon expérience de volontariat : le contexte
En 2013, j’ai réalisé un volontariat international au Vietnam : et à l’époque, j’appelais encore cela un voyage humanitaire. J’avais depuis longtemps envie de faire une mission de volontariat international, plutôt dans l’éducation, mais sans savoir vraiment où m’adresser ni comment mener à bout ce projet. Quand j’ai entendu parler d’une mission de 2 à 3 semaines en centre d’accueil pour enfants, alors je n’ai pas hésité : billets d’avion achetés, je partais six mois plus tard.
Cette mission était proposée par une dame, qui avait adopté sa fille au Vietnam une quinzaine d’années plus tôt. Elle avait décidé de continuer à s’engager sur place en aidant à la construction d’un centre d’accueil de jour pour enfants, et en envoyant des volontaires chaque été de juin à septembre aider au sein du centre.
Si tu veux connaître mon avis sur ce volontariat et sur ce système en général, ou tout simplement si tu souhaites partir en volontariat bientôt, alors je te conseille de regarder ma vidéo, juste en dessous.
Mon projet de volontariat au Vietnam
Le déroulé du volontariat
Je suis donc partie un mois au Vietnam en juillet 2013 avec une copine. Le but premier était un projet humanitaire de trois semaines dans un centre d’accueil de jour pour enfants défavorisés en banlieue d’Hô-Chi-Minh Ville. On avait finalement décidé de rallonger notre séjour d’une semaine, histoire de visiter quand même Hô-Chi-Minh Ville et ses environs.
Notre projet consistait donc à être bénévoles dans un centre d’accueil en banlieue d’Hô-Chi- Minh Ville : donc s’occuper des enfants, aider en cuisine, aux repas et pendant l’après midi.
Une journée typique en volontariat
Un journée typique se décomposait de cette manière :
- nous donnions des cours d’anglais ou de français le matin jusqu’à 10h30,
- déjeuner à 11h,
- temps libre puis heure de détente avec les enfants l’après-midi,
- fin de la journée à 15h30.
À partir de cette heure-ci, les enfants pouvaient partir du centre Les parents venaient souvent les chercher. Jusqu’à 17h environ, j’en profitais pour jouer avec les derniers enfants qui restaient, ou je m’occupais des plus petits.
Mon bilan de cette expérience : la fausse bonne idée
Personnellement, j’ai adoré ces deux semaines de volontariat. D’ailleurs, j’ai longtemps considéré cette expérience comme étant la plus belle expérience de ma vie pour plusieurs raisons. Force de constater que ce n’est pas parce que sur le moment, j’avais adoré l’expérience, que celle-ci avait été bénéfique pour autant.
Mon constat sur le volontariat
Avec le recul et mon expérience professionnelle dans le domaine, ce n’était pas un bon volontariat.
En effet, il y avait trop d’aspects néfastes à son bon déroulement et à son impact sur les enfants. La durée de mon volontariat tout d’abord, qui n’a été que de trois semaines. Même si j’ai créé des liens très forts avec certains enfants, ce n’est clairement pas suffisant pour se sentir utile et avoir l’impression d’apporter un petit « plus » au centre. J’ai juste eu le temps de m’adapter, trouver une routine, et repartir. En restant au moins 3 mois, je pense que ça aurait été plus bénéfique.
Ensuite, la mission en elle-même : donner des cours d’anglais et de français à des enfants. Certes, sur le moment je me suis sentie utile. Mais quand tu y réfléchis, ma mission n’avait aucun sens.
Si cette mission s’était déroulée en France, PERSONNE, mais alors PERSONNE, ne m’aurait laissé enseigner à des enfants, n’ayant aucun diplôme, aucune formation et aucune expérience.
Personnellement, je ne confierai pas l’éducation de mon fils à un enseignant qui n’a aucun diplôme et aucune formation dans le domaine.
En effet, pourquoi ce serait vu comme normal, que quelqu’un sans diplôme, expérience, etc, puisse faire ça dans un autre pays ?
Je ne blâme personne, et je ne blâme pas la personne par laquelle je suis partie. C‘était à moi de mieux me renseigner, d’avoir un peu de recul par rapport à ça. Je ne l’ai pas fait, mais j’ai réussi à me rendre compte de mon erreur.
Mais ce documentaire m’a permis en partie de prendre conscience des mauvais aspects de mon volontariat.
Par la suite, mon boulot au Cambodge, sur le terrain m’a ouvert les yeux sur les dérives de ce système. Je ne m’étendrais pas sur le sujet. Mais parmi les dérives, en voici quelques unes :
– trafic d’enfants,
– création de faux orphelinats,
– pédophilie,
– vente « d’excursions » à la journée pour aller visiter des orphelinats.
Quelles actions mener, pour de meilleurs impacts ?
Mieux choisir son volontariat
Un projet de volontariat doit se baser sur deux aspects fondamentaux :
- quelles compétences peut-on mettre à profit pour notre volontariat,
- le principe de gratuité : en aucun cas, quelqu’un devrait payer pour pouvoir faire un volontariat (sauf son logement, son transport et sa nourriture). Si tout autre frais annexe est demandé, ce n’est pas du volontariat mais du VOLONTOURISME.
Opter pour un autre mode de voyage : le tourisme responsable
Le fait de vouloir aider et apporter sa pierre à l’édifice en voyage est très louable : mais il existe d’autres manières de le faire que de partir en volontariat. Comme dans notre vie de tous les jours, nous sommes acteurs de notre consommation : et le voyage en fait partie.
Voyager de manière plus responsable et consciente est un très bon moyen d’aider sur place, en maximisant les impacts positifs du tourisme.
- promouvoir le tourisme local et les acteurs locaux
- choisir des hébergements éco-responsables
- sélectionner des activités respectueuses de l’environnement, des populations et des cultures
se sensibiliser aux problématiques locales
…
Aujourd’hui, voyager de manière solidaire est possible ! Grâce à des agences spécialisées dans le tourisme responsable comme Grandir Aventure qui organise des colonies de vacances à l’étranger, on peut partir à la découverte de nouvelles destinations en évitant le volontourisme, et en respectant les principes du tourisme équitable et solidaire.
C’est un bon moyen de continuer à voyager tout en ayant un impact positif pendant son voyage : et le tout, sans risquer de tomber dans les dérives du volontourisme et des agences lucratives qui veulent simplement se faire de l’argent sur le dos des voyageurs.
Aujourd’hui, je suis de plus en plus réticente aux projets de volontariat : il en existe de moins en moins qui soient vraiment utiles et bénéfiques aux populations, d’où l’utilité d’envisager de nouveaux moyens pour voyager de manière salutaire.
Super intéressant 🙂 ça doit pas être facile de se rendre compte de tout ça ! EN tout cas super intéressants tes articles, autant que tes vidéos merci beaucoup !
Merci pour ton commentaire !
Oui ça n’a pas été facile, mais je m’estime « chanceuse » de m’en être rendue compte ! L’important, c’est d’évoluer ! 🙂